Aujourd’hui délégué à l’engagement sociétal au sein de l’UNFP (union nationale des footballeurs professionnels) où il promeut les belles actions des joueurs de football, Franck Signorino n’a rien oublié de sa belle carrière : ses débuts à Metz en 2002 où il a été “catapulté” du jour au lendemain par Gilbert Gress en équipe première et bien épaulé par Frédéric Meyrieu ou Gérald Baticle, le rôle clé de Jean Fernandez dans sa progression, son but décisif avec les Grenats face au PSG en 2005, sa première saison réussie avec le FC Nantes, la descente des Canaris en L2 en 2007 malgré Fabien Barthez, ses galères à Getafe, le chômage, sa résurrection à Charleroi alors qu’il envisageait de mettre un terme à sa carrière à 29 ans, ses dernières saisons magnifiques à Laval, Reims et Metz. Comme quand il était arrière gauche, Franck Signorino n’a pas fait le voyage pour rien.

 

Franck Signorino, que deviens-tu depuis la fin de ta carrière de joueur de football professionnel en 2017 ?

J’ai décidé d’arrêter car j’ai eu une opportunité de reconversion. Physiquement, j’aurais pu jouer encore une saison en tant que titulaire en Ligue 2 ou remplaçant en Ligue 1. Mais Sylvain Kastendeuch m’a proposé d’intégrer l’UNFP (union nationale des footballeurs professionnels) en tant que délégué à l’engagement sociétal. L’UNFP est à l’origine du mouvement « Positive football » qui met en avant le rôle important du footballeur dans la société. On veut promouvoir les belles actions des joueurs. Beaucoup sont engagés dans de magnifiques causes et cela ne se sait pas forcément. Je suis à leur disposition pour élaborer des projets sur mesure. Par exemple, Adil Rami s’est associé à une campagne contre la violence faite aux femmes. C’est un projet “Positive football”. Il y a aussi Fethi Harek de Nîmes qui a souhaité organiser un voyage solidaire en Algérie. On lui a trouvé sur place une association qui voulait collaborer pour son projet de maison d’aide et de soutien aux orphelins de Bordj Zamoura. Il a participé à la construction. Nous, nous avons organisé la logistique de A à Z et filmé pour restranscrire l’aspect humain du projet.

 

Revenons à ton début de carrière. Tu as intégré le groupe pro du FC Metz au milieu de la saison 2001/02 à l’époque des Philippe Gaillot (lire son interview ici), Pascal Pierre ou Frédéric Meyrieu. Que t’ont apporté ces joueurs emblématiques de Metz ?

Moi, je suis un peu arrivé comme un cheveu sur la soupe. Je ne m’entraînais même pas avec le groupe pro quand on a fait appel à moi. Je n’ai pas eu de période d’adaptation. Le club allait mal et a changé d’entraîneur. Gilbert Gress m’a catapulté à l’entraînement des pros le lendemain d’une défaite à domicile contre Guingamp (2-4). Deux jours après, j’étais titulaire à Lyon (1-4, 24eme journée de L1). Avant, je jouais juste en réserve. Mes débuts à Metz ont vraiment été atypiques.

 

Comment Gilbert Gress a annoncé ta titularisation à Lyon ?

La veille du match, il est venu me parler dans le vestiaire. « J’ai entendu beaucoup de bien de vous. Que diriez-vous si je vous emmenais à Lyon » m’a-t-il demandé. J’ai joué ma carte à fond parce que c’était ma dernière année de contrat stagiaire. « Vous pouvez compter sur moi » lui ai-je répondu. « Vous ne jouerez peut-être pas, mais au moins ça vous fera une expérience » a-t-il répliqué. Cet entretien a fait la différence. Cinq minutes avant la causerie d’avant-match, je me suis retrouvé dans l’ascenseur à Gerland avec Frédéric Meyrieu. Une icône de la génération 98. Il m’a rassuré : « C’est un beau match contre une belle équipe dans un super stade. Profite un maximum, tu n’as rien à perdre », m’a-t-il dit. Ces mots sont restés gravés. Frédéric est un grand monsieur. Gérald Baticle avait aussi été génial après une défaite contre Sedan (2-3, match en retard, 21eme journée de L1). Je me sentais coupable parce que j’avais été mis en difficulté. Mais il avait su trouver les mots pour me booster. Ces joueurs m’ont intégré et considéré comme l’un des leurs.

 

« Avant d’être appelé par Gilbert Gress, je pensais que j’allais rentrer chez moi. Quand tu es au mois de janvier, que tu n’as pas signé pro, que tu ne t’entraînes même pas avec l’équipe première et qu’il te reste six mois de contrat stagiaire, tu te dis que c’est mal parti »

 

Comment as-tu digéré cette ascension express ?

Honnêtement, je n’ai pas réalisé. J’avais 20 ans, il me restait six mois de contrat stagiaire. Pourtant en début de saison, on m’avait rappelé qu’il y avait Philippe Gaillot, David Régis ou Schumann Bah devant moi au poste d’arrière gauche. J’ai donc poursuivi mes études en parallèle à l’université, en DUT technique de commercialisation. Avant d’être appelé par Gilbert Gress, je pensais que j’allais rentrer chez moi. Quand tu es au mois de janvier, que tu n’as pas signé pro, que tu ne t’entraînes même pas avec l’équipe première et qu’il te reste six mois de contrat stagiaire, tu te dis que c’est mal parti. Pour moi, ç’a été une belle opportunité qui s’est présentée. Je me suis dit : « ça passe ou ça casse ». Durant ma carrière, c’est souvent lorsque j’ai été sous pression que j’ai été le meilleur.

 

Lors de ce premier match à Lyon, il y avait Peguy Luyindula, Sonny Andersson, Sidney Govou ou Eric Carrière en face. Comment as-tu vécu ta première rencontre de L1 ?

Pendant sa causerie, Gilbert Gress a dit : « Franck, vous allez commencer. Par contre, vous aurez Sidney Govou et parfois Eric Carrière dans votre zone. Vous allez peut-être prendre des petits-ponts, des grands-ponts, des sombreros mais quoi qu’il arrive, ne paniquez pas ». C’est vrai que lors des dix premières minutes, j’ai compris ce qu’était le haut niveau. Ça allait vraiment très vite et c’était très précis en face au niveau du placement. Au bout de 20 minutes, j’avais déjà un carton jaune. Je me suis dit que ça allait être compliqué mais au final, j’ai bien muselé Sidney Govou. J’ai gagné la confiance de Gilbert Gress qui m’a titularisé le match suivant contre Nantes (2-0, 25eme journée de L1).

 

Quels souvenirs gardes-tu de ce 4 mai 2002 et ce match nul du FC Metz à domicile face à Lorient (1-1) qui a condamné le club lorrain à la L2 ?

On avait notre destin entre nos mains. On gagnait 1-0, on s’est fait égaliser et de l’autre côté, la victoire de Guingamp nous a condamnés. J’avais 20 ans et je mesurais très mal les conséquences d’une descente en L2 pour une ville et un club. Surtout pour un club qui avait enchaîné 35 ans en Ligue 1 et qui n’était pas au mieux sur le plan financier. Ce soir-là, les gens pleuraient dans les tribunes. Sur le plan collectif, ç’a été difficile à vivre. Sur le plan individuel, je vivais un rêve éveillé depuis 5 mois : je sortais de nulle part et au final, j’ai joué treize des quatorze derniers matchs en tant que titulaire de l’équipe première.

 

« En 2002, j’étais sollicité par Lens et Middlesborough. Mais moi, j’étais un joueur de club et reconnaissant. Je voulais rester à Metz… Dans la presse, Jean Fernandez avait dit : « je signerais à Metz à condition que le club garde ses meilleurs jeunes : Adebayor, Signorino et Jager ». Ça m’avait touché et réconforté dans mon désir de rester »

 

A l’été 2002, Jean Fernandez a repris le FC Metz en Ligue 2. C’était une belle opportunité pour toi car c’est un coach qui fait confiance aux jeunes…

A l’été 2002, j’ai signé mon contrat sous licence amateur car le club était vraiment en difficulté financièrement. Mon contrat professionnel a été refusé par la DNCG. Du coup, j’étais libre de signer où je voulais. J’avais d’ailleurs été sollicité par Lens ou Middlesborough. Mais moi, j’étais un joueur de club et reconnaissant. Je voulais rester à Metz mais aussi que l’entraîneur me fasse confiance. Dans la presse, Jean Fernandez avait dit : « je signerais à Metz à condition que le club garde ses meilleurs jeunes : Adebayor, Signorino et Jager ». Ça m’avait touché. Comme je marche beaucoup à l’affectif, ça m’avait réconforté dans mon désir de rester. Il m’avait pris sous son aile et fait progresser techniquement. Avec lui, la rigueur était exacerbée. Il fallait se dépasser. Je sentais beaucoup de confiance de sa part. Même si j’avais une baisse de régime, il continuait de me titulariser.

 

Il y avait une belle équipe en Ligue 2 avec Emmanuel Adebayor, Mamadou Niang ou Cyrille Pouget…

Cette saison-là, énormément de joueurs sortaient du centre de formation. Il y avait les Grégory Proment, Grégory Leca, Emmanuel Adebayor, Ludovic Butelle, Stéphane Borbiconi, Stéphane Morisot, Ludovic Obraniak, Franck Béria. En deuxième partie de championnat, on a fait des matchs de folie avec Emmanuel Adebayor et Mamadou Niang devant. Cette saison-là, on a joué une demi-finale de Coupe de la Ligue à Sochaux (3-2, ap) et j’ai été élu meilleur arrière gauche de Ligue 2 lors des trophées UNFP.

 

Lors de la saison 2004/05, Franck Ribéry est arrivé à Metz. Quels souvenirs gardes-tu de lui ?

Quand il est arrivé, il était assez timide. Il avait la réputation d’un joueur de National (ex-Brest) au fort potentiel. Dès le premier entraînement, je l’avais face à moi car il évoluait milieu droit à l’époque. Avec son centre de gravité bas, il allait déjà à 2000 à l’heure. Il exécutait ses crochets très rapidement. Au début de la préparation, on a vu que c’était un phénomène. Rapidement il s’est lâché et a aimé faire des bagues. C’est un personnage brut de décoffrage. Il fait les mêmes farces au président qu’à ses potes du quartier.

 

« Ma meilleure saison, je l’ai vécue à Nantes en 2005/06. J’ai explosé sur le plan individuel. Les médias locaux et les supporters m’ont élu meilleur joueur nantais de la saison. Les observateurs disaient même que je pouvais être le futur arrière gauche de l’équipe de France. A l’issue de la saison, j’ai même eu des contacts avec Lyon »

 

A l’occasion de cette saison 2004/05, tu as marqué un but face au PSG (3-2, 37eme journée de L1) qui a permis au FC Metz d’assurer son maintien à la fin du championnat…

C’est le plus beau moment de ma carrière. Metz jouait son maintien sur ce match-là car ensuite on se déplaçait à Nantes qui luttait aussi pour sa survie. Metz devait absolument gagner. A ce moment-là, il y avait 80% de chances que je parte en fin de saison. Je savais que c’était mon dernier match à Saint-Symphorien avec mon club formateur. Ce premier but en L1 est très symbolique. En plus, je suis originaire de Paris et c’est le club que je supportais quand j’étais petit. Je le supporte toujours d’ailleurs. J’ai grandi avec les Ricardo, Valdo, Ginola, Weah. Ce but m’a donné une émotion énorme sur le terrain. Il a aussi fait plaisir aux supporters messins qui m’appelaient le guerrier ou le pit-bull. Je m’arrachais toujours même quand j’étais moins bon.

 

Pourquoi as-tu signé à Nantes en 2005 ?

Le FC Nantes s’était sauvé de peu la saison précédente et voulait repartir sur de bonnes bases. Ce club avait de grands joueurs comme Mickaël Landreau, Jérémy Toulalan ou Emerse Faé. Ma volonté était de partir pour ne plus jouer le maintien. J’ai signé 4 ans à Nantes dans l’optique d’une progression individuelle et sportive.

 

Tu étais un joueur très offensif sur ton côté gauche. Au moment où tu es arrivé à Nantes, le fameux jeu à la Nantaise était sur le déclin…

Quand Nantes m’a contacté, le club m’a dit qu’il ferait ce qu’il fallait pour conserver Mickaël Landreau et Jérémy Toulalan tout en amenant quelques retouches. Je ne regrette pas car ma meilleure saison professionnelle, je l’ai vécue à Nantes en 2005/06. J’ai explosé sur le plan individuel. Les médias locaux et les supporters m’ont élu meilleur joueur nantais de la saison. Les observateurs disaient même que je pouvais être le futur arrière gauche de l’équipe de France. A l’issue de la saison, j’ai même eu des contacts avec Lyon.

 

« La direction de Nantes a été chercher Fabien Barthez alors qu’il était à la retraite depuis 6 mois. Il n’a pas pris conscience de l’endroit où il mettait les pieds. Il a eu carte blanche. Nantes a tenté le tout pour le tout en le recrutant. Est-ce que Fabien Barthez était la personne idéale pour porter ce club ? Je n’en suis pas sûr »

 

Pourquoi n’es-tu pas parti à Lyon ?

L’OL a contacté mon agent mais j’avais encore trois ans de contrat avec Nantes qui m’a fait comprendre qu’il n’y avait pas moyen que je parte et que je faisais partie du projet. Le FC Nantes souhaitait investir dans des joueurs internationaux pour confirmer le redressement opéré en 2005/06 (ndlr : 14eme). Mais cet été-là, Mickaël Landreau et Jérémy Toulalan sont partis. Ça m’a interpellé. Je me suis interrogé sur le projet du club qui était soi-disant de finir dans les six premiers. Personnellement j’étais sceptique et je l’ai fait savoir. Ça m’a valu les foudres du club.

 

Quelles sont les causes de la descente de Nantes en Ligue 2 en 2007 ?

Il y avait des querelles intestines au sein du club. Le départ de Mickaël Landreau  n’a pas été digéré. Le club s’est aussi clairement trompé sur le recrutement (ndlr : Christian Wilhelmsson, Nourdin Boukhari, Vladimir Stojkovic, Alioum Saïdou). On a mal démarré la saison et au sein du vestiaire il n’y avait pas vraiment de liant. Au final, on est descendu car on a empilé des joueurs d’horizons différents. Il y a aussi eu l’arrivée de Fabien Barthez. Personnellement, j’ai eu peu de relations avec lui. La direction du club a été le chercher alors qu’il était à la retraite depuis six mois. Il n’a pas pris conscience de l’endroit où il mettait les pieds. Il a eu carte blanche de la part du club. Nantes a tenté le tout pour le tout en le recrutant. Est-ce que Fabien Barthez était la personne idéale pour porter ce club ? Je n’en suis pas sûr.

 

Après la descente de Nantes en L2, pourquoi es-tu parti à Getafe ?

A l’époque, on m’a beaucoup critiqué pour ce choix. Cet été-là, j’étais proche de m’engager à Bordeaux mais Ricardo a signé à Monaco. Du coup cette option s’est refermée. Celle de l’ASM aussi car le club a opté pour Jérémy Berthod. Nancy et Metz m’ont contacté concrètement. Je ne voulais pas revenir en Lorraine deux ans après l’avoir quittée. Mon rêve de gosse était de jouer en Espagne. J’ai donc été sollicité par Almeria qui était promu en Liga, le Deportivo La Corogne et Getafe qui avait été finaliste de la Coupe d’Espagne la saison précédente (ndlr : défaite 1-0 contre le FC Séville en 2007). De par son jeu, c’était le club à la mode. Raynald Denoueix et Alexandre Ruiz me l’avaient aussi fortement recommandé. En plus, Getafe était qualifié en Europa League. Sportivement et financièrement, c’était intéressant. Malheureusement, j’ai signé en étant blessé. Quinze jours plus tard, le coach Bernd Schuster, qui m’avait recruté, est parti au Real Madrid. Michael Laudrup l’a remplacé. Il ne comptait pas sur moi. Donc c’était compliqué. J’ai joué essentiellement en Coupe d’Europe. Mon baptême du feu a été à Tottenham (ndlr : Getafe a gagné 2-1) en octobre 2007. Lors de la deuxième partie de saison, j’ai participé pleinement à l’aventure en Europa League qui s’est achevée en quarts de finale contre le Bayern Munich. J’ai pris part aux matchs de Coupe d’Espagne et Getafe atteint la finale (ndlr : défaite contre Valence 3-1). Cependant, j’ai été victime d’une fissure à un tibia qui a nécessité une opération. C’était le début de la fin pour moi en Espagne.

 

« Après ma double opération du tibia, c’était une grande fierté de retrouver la Ligue 1. Une victoire par rapport à ceux qui me croyaient cramé…J’estime beaucoup Jean-Pierre Caillot car il m’a permis de m’y affirmer de nouveau. Je suis très reconnaissant. Il m’a tendu la main »

 

Pourquoi ?

J’ai été opéré en France. On m’a posé un clou dans le tibia. Mais à ce moment-là, ç’a créé une deuxième fissure. Six mois plus tard, comme la guérison n’avançait pas, j’ai été réopéré. Au total, j’ai mis un an pour recourir normalement. Lorsque j’étais prêt à revenir, le président de Getafe m’a dit qu’il ne comptait plus sur moi car il m’avait trop attendu et payé un an pour rien. Pendant un an et demi, je n’ai pas joué un seul match. Finalement, j’ai été prêté à Carthagène (ndlr : en deuxième division espagnole) pendant six mois. Ça s’est bien passé mais à mon retour, le président de Getafe ne voulait toujours pas de moi. Le 31 août 2010, j’ai résilié mon contrat.

 

Ensuite, tu as connu une longue période de chômage…

Je suis rentré avec ma famille à Metz. J’ai été au chômage jusqu’en décembre 2010. A ce moment-là, tu es vraiment seul. Plus personne ne s’intéresse à toi. Le pire, c’était la culpabilité que je ressentais par rapport à ma famille. Heureusement, on m’a proposé un essai à Charleroi qui était dernier de Jupiler League. J’ai signé car j’avais besoin de me montrer. Si Charleroi ne s’était pas présenté, j’aurais sûrement arrêté. Du coup, j’ai joué les six derniers mois de la saison en Belgique. Ça s’est bien passé et en fin de saison, le club m’a proposé un contrat de quatre ans. Mais moi, je voulais revenir en France et montrer que j’avais le niveau. C’était mon défi personnel. En septembre 2011, j’ai signé à Laval en L2. Il faut savoir que je gagnais plus au chômage qu’au Stade Lavallois. Mais pour moi, l’aspect sportif était plus important. J’ai revécu à Laval. J’ai fait une saison à 30 matchs. Ça ne m’était plus arrivé depuis ma période nantaise. Cette saison-là, j’étais dans l’équipe type de France Football. Humainement, j’ai rencontré des gens super gentils. Laval m’a permis de reprendre confiance en moi. Cette belle saison m’a permis de signer à Reims en 2012, l’année où le club retrouvait la L1. Après ma double opération du tibia, c’était une grande fierté de retrouver la Ligue 1. Une victoire par rapport à ceux qui me croyaient cramé. Au final, j’y ai joué cinq saisons de suite en étant pratiquement tout le temps titulaire. Reims a été une vraie renaissance pour moi.

 

Hubert Fournier est un coach qui aime jouer vers l’avant. Tu as dû prendre beaucoup de plaisir à Reims…

Oui même si j’ai dû m’adapter lors des six premiers mois. J’ai gagné sa confiance à partir de janvier 2013. C’était chouette la philosophie de jeu qui était proposée à Reims. Très portée vers l’avant. Nous ne balancions pas le ballon. C’était un réel plaisir de retrouver la compétition, les stades de Ligue 1 et de se sentir important. J’estime beaucoup Jean-Pierre Caillot car il m’a permis de m’affirmer de nouveau en Ligue 1. Je suis très reconnaissant. Il m’a tendu la main.

 

Puis tu as bouclé la boucle avec le FC Metz…

Ma femme est Messine et j’avais un projet de construction à Metz. J’avais 35 ans et ça m’intéressait d’être un joueur cadre pour le maintien. J’ai notamment pu côtoyer Habib Diallo, l’actuel deuxième meilleur buteur de L2. C’est un joueur atypique. A l’époque, il avait du mal à exprimer ses qualités sur la durée. Il s’est endurci après ses deux saisons en prêt à Brest. C’est un bon joueur d’attaque, il tient bien le ballon. Il est efficace de la tête. Je pense qu’il va poursuivre sa progression. Humainement, c’est un homme super. Il est disponible et très respectueux dans le vestiaire. A l’époque, Metz avait recruté Mevlut Erding devant et lui avait besoin de jouer. Je ne me fais pas de soucis pour son avenir.

 

Tu dois être ravi que Metz soit bien très placé pour remonter en Ligue 1…

Ça me fait forcément plaisir. Sur le plan économique, c’est très positif pour Metz. Un club de foot a une influence énorme sur l’aspect émotionnel d’une ville.

 

Propos recueillis par Clément Lemaître