Photo Getty

23 ans après la troisième place historique de la Suède à la World Cup aux États-Unis, Kennet Andersson vous fait revivre, comme si vous y étiez, cette compétition où il avait été l’une des grandes révélations. Il aurait pu signer au Barça quelques jours plus tard…mais l’international suédois avait respecté son engagement à Caen. Aujourd’hui il ne regrette absolument pas son choix même si son passage en Normandie avait été contrasté sur le plan sportif. Kennet Andersson retrace aussi sa carrière : de la Suède à la Turquie en passant par Lille, Caen, Bari, Bologne et…Detroit. Rencontre exceptionnelle au café Husaren dans le vieux Göteborg.


Kennet Andersson, parles-tu toujours un peu Français ?
(en français) Un petit peu, pas beaucoup. Ça fait longtemps que je ne parle pas. Donc il faut que je m’entraîne (sourire).


Tu es parti de Caen en 1995. 22 ans après, suis-tu toujours l’actualité du championnat de France ?
(L’entretien se poursuit en anglais) En Suède, nous suivons le PSG surtout depuis le passage de Zlatan à Paris. Mais sinon nous ne regardons pas trop le championnat de France. Personnellement, je suis les résultats de Lille et Caen et je jette un œil sur le classement. Mais je ne regarde pas leurs matchs.


Que fais-tu depuis la fin de ta carrière professionnelle ?
J’effectue des investissements dans différentes entreprises. Notamment un magazine de foot suédois « Offside » et une application qui s’appelle « Forza Football » où tu peux suivre les résultats de Caen ou Lille en direct par exemple. J’apprécie ma nouvelle vie, j’ai plus de temps à consacrer à ma famille et j’entraîne aussi mon fils et ma fille qui jouent au foot à Göteborg.

 

Est-ce que le monde du foot professionnel te manque ?
Non pas du tout même si quand tu es joueur de football, c’est le plus beau job du monde. Quand j’ai arrêté, j’étais prêt dans ma tête à débuter une nouvelle vie. J’ai arrêté à 34 ans et je pense que l’heure était venue pour moi de tourner la page du foot professionnel. Mais la passion pour le football était toujours présente. J’aime toujours autant le football.


« Per Frandsen et Jakob Friis-Hansen ont pris soin de moi quand je suis arrivé à Lille »


Dans ta carrière, quel a été le meilleur joueur que tu as rencontré ?
On m’a souvent posé cette question. J’ai joué contre et avec plein de très bons joueurs. Mais si je devais en choisir un, je dirais Zinédine Zidane. Il était beau à voir jouer. Des fois, quand je jouais à Bologne, je m’arrêtais même quelques secondes pour le regarder. Il jouait au football en dansant.


Revenons à ton début de carrière et ton arrivée en France. Comment et pourquoi es-tu arrivé à Lille en 1993 ?
C’est une longue histoire. A cette période quand tu jouais en Suède tu n’étais pas complètement joueur professionnel. Tu étais semi-professionnel. Je rêvais de venir jouer en Europe pour passer un pallier. Et j’ai réussi en 1991 en signant à Malines en Belgique. J’étais très jeune et pas assez mature dans ma tête. Je n’ai pas toujours joué et j’ai dû revenir en prêt en Suède pour prouver que j’étais capable de faire de belles choses sur un terrain. Puis j’ai eu une opportunité d’être de nouveau prêté à Lille. Ils m’ont dit “ok entraîne toi avec nous une ou deux semaines et on verra si tu peux jouer”. Au final, ça s’est bien passé. C’était une belle opportunité de jouer dans le championnat de France. A Lille, j’ai passé une très bonne année ce qui m’a permis de rejouer avec la Suède. C’est ainsi que j’ai gagné ma place pour la Coupe du monde 1994.


Quels ont été tes meilleurs moments à Lille ?
Je me souviens le plaisir d’arriver dans un nouveau pays, d’apprendre une nouvelle langue et de jouer dans le championnat français qui était le plus difficile pour moi jusqu’ici. A Lille, je suis devenu quelqu’un et un bon joueur. J’étais plus prêt à faire carrière dans ma tête. Car en Suède, tout le monde était amis, c’était un peu comme une famille. Quand je suis arrivé en Belgique, c’était dur car j’ai dû me battre pour gagner ma place. Mais en France, j’étais prêt. Physiquement j’ai progressé mais aussi dans tous les autres domaines. A Lille, je devais répéter les gestes plus vite, plus proprement et à une plus forte intensité.


Quels joueurs t’ont marqué à Lille ?
Je me souviens d’Eric Assadourian qui jouait avec moi en attaque. On a passé une bonne année ensemble. Je me rappelle évidemment des Danois Per Frandsen et Jakob Friis-Hansen. Ces joueurs étaient un peu comme des membres de ma famille car les Danois et les Suédois sont proches sur plein de points. Ils ont pris soin de moi quand je suis arrivé à Lille.


Tu avais été entraîné par Pierre Mankowski cette saison-là.
Il m’a fait venir à Lille et c’est lui qui a pris la décision de me faire jouer. Durant la saison, il m’a donné beaucoup de responsabilités. Il était derrière moi et ça m’a renforcé. J’ai passé une bonne année à Lille. C’est aussi grâce à lui que je suis venu à Caen. C’était très important pour moi car Caen m’a acheté à Malines. C’était la fin de cette histoire difficile.


Le Barça veut Kennet Andersson après la Coupe du monde…même s’il avait déjà signé à Caen


Tu as donc signé ton contrat à Caen avant la Coupe du monde 1994 ?
Non, en fait c’était pendant la Coupe du monde.


Comment ça s’est passé ?
(Rires) C’est une belle histoire. Avant la Coupe du monde nous avions déjà commencé à discuter avec Caen. Nous étions d’accord et nous pensions signer le contrat à mon retour des États-Unis. Mais quand j’ai commencé à jouer et à briller pendant la Coupe du monde, Caen a pris les devants pour éviter qu’un autre club me fasse signer. Donc, deux dirigeants de Caen et le docteur sont venus à Detroit pendant la Coupe du monde entre le match contre la Russie et le Brésil durant le premier tour. Lors du premier match face au Cameroun, je n’avais pas joué. Et j’ai commencé à me révéler ensuite. C’est pourquoi ils sont venus à Detroit pour me faire signer le contrat dans la chambre d’hôtel.


Dans quel état d’esprit avais-tu débuté cette Coupe du monde 1994 ?
Quand je suis arrivé aux États-Unis avec la sélection, j’étais sur le banc. Tu peux voir mon numéro 19 sur le maillot. Il y avait onze très bons joueurs sur le terrain comme Martin Dahlin ou Tomas Brolin. Il y avait Henrik Larsson aussi mais il était jeune et a commencé également sur le banc. Grâce à ma bonne saison à Lille, je me sentais en confiance. Ce qu’avait vu le coach Tommy Svensson qui m’a fait débuter lors du deuxième match.


Quel est ton meilleur souvenir pendant la Coupe du monde 1994 ?
Comme je le dis souvent, c’est l’atmosphère ressenti pendant cette compétition. Le fait que je gagne ma place de titulaire, que je marque contre le Brésil (1-1) en phase de groupes. Il faisait beau et chaud, l’ambiance était sympa dans l’équipe. Je ne sentais aucune limite. Je nous sentais vraiment forts. Ce n’est pas un moment en particulier mais juste cette impression de grande confiance.

 

En France, on dit toujours que de grands clubs avaient tenté de te faire venir juste après la Coupe du monde 1994 même si tu avais déjà signé ton contrat avec Caen. Est-ce vrai ?
Oui c’est vrai. Il y avait notamment Benfica et le FC Barcelone.

Est-ce que cette situation t’a troublé ?
Non, j’étais prêt dans ma tête et heureux de signer à Caen car j’avais passé des moments compliqués avec Malines. Je ne savais pas grand chose sur Caen mais je connaissais Pierre Mankowski qui revenait coacher Caen et qui m’avait entraîné à Lille. Je lui faisais confiance. En signant à Caen au début de la Coupe du monde, j’ai pu jouer cette compétition totalement libéré dans ma tête. C’était vraiment important pour moi. Après mon agent m’avait dit qu’il y avait plusieurs équipes qui s’intéressaient à moi mais je ne voulais pas aller plus loin. J’étais prêt à jouer à Caen avec qui je venais de signer mon contrat.


« Cette troisième place à la World Cup avait rapproché tous les Suédois un peu comme vous en France après la Coupe du monde 1998 »

 

As-tu eu des regrets par la suite ?
Non, aucun regret. Cette année à Caen était une bonne expérience même si la saison n’avait pas été très bonne pour moi. Je ne reviens jamais en arrière en disant “et si…” cela n’a pas de sens. A Caen, je n’ai pas été assez bon. Ma tête était toujours à la Coupe du monde. J’avais eu trop peu de vacances, environ une semaine. Mais c’était de ma faute. A mon retour des États-Unis, Pierre Mankowski m’avait proposé de partir plus longtemps en vacances car j’avais eu une longue Coupe du monde. Mais je n’ai pas voulu. Par rapport à l’équipe je ne voulais pas être vu comme un joueur différent. Je ne suis donc pas arrivé dans ma meilleure forme en France. C’était très dur pour moi physiquement. J’étais très fatigué. Je me souviens après le match de la troisième place contre la Bulgarie, mon corps ne voulait plus suivre. J’étais totalement fini. Mais pendant cette période, j’ai beaucoup appris. Ainsi quand je suis arrivé en Italie, j’étais encore plus préparé physiquement et mentalement.


Les attentes autour de ton arrivée à Caen étaient aussi très élevées…
Il y avait beaucoup d’attente. Mais physiquement c’était trop difficile d’être au niveau si rapidement.


Tu disais que la Coupe du monde 1994 a longtemps été dans ta tête lors du début de saison de Caen. Comment cela s’est-il manifesté ?
En fait, la période fin de Coupe du monde-reprise du championnat de France était trop courte pour moi. J’avais besoin de couper. En Suède après la Coupe du monde 1994, c’était de la folie. Incroyable. Tous les Suédois ne parlaient que de la Coupe du monde et fêtaient cette troisième place. Cet été avait été fantastique.


On te parle toujours de cette Coupe du monde même encore aujourd’hui ?
Oui, les gens se rappellent de moi pour la Coupe du monde 1994. C’est le plus gros succès du football suédois de notre histoire moderne. Tous les Suédois ont des souvenirs de cette Coupe du monde. En plus l’été avait été chaud en Suède cette année-là. Cette troisième place avait rapproché tous les Suédois un peu comme vous en France après la Coupe du monde 1998. En Suède, il y a des dates que tout le monde se souvient. On se rappelle tous du jour où notre ancien premier ministre a été assassiné et ce qu’on faisait cette nuit-là. Tout le monde en Suède se souvient aussi ce qu’il faisait à l’été 1994. Les Suédois se souviennent où ils étaient quand j’ai marqué contre le Brésil en 94. Tout comme lorsque j’ai trouvé le chemin des filets contre la Roumanie en quarts de finale. J’aime beaucoup partager ces moments avec les Suédois.


« Contre la Bulgarie on aurait pu gagner 10-0 »

 

Ils te parlent davantage de ton but contre le Brésil en phase de poules ou celui contre la Roumanie en quarts de finale ?
Peut-être celui contre la Roumanie car il était plus important. On avait rejoué contre le Brésil en demi-finales. On avait perdu 1-0 mais on aurait pu en prendre cinq. Après cette défaite, nous ne souhaitions pas enchaîner deux défaites de suite et gâcher notre belle Coupe du monde. Nous avons donc tout fait pour remporter ce match pour la troisième place. Nous étions trop motivés. Nous avions effectué un match fantastique (4-0) et on aurait pu gagner 10-0. J’ai marqué le but du 4-0 face à cette sélection de Bulgarie qui avait de très bons joueurs.


Au début de la saison 1994/95, Caen avait enchaîné huit défaites d’affilée. Comment expliques-tu ce départ catastrophique ?
Je ne sais pas. Beaucoup de nouveaux joueurs comme Milos Glonek, Amara Simba, Jean-Jacques Etamé, Jerry de Jong (le père de Nigel de Jong) ou moi étaient arrivés pendant l’été. La moitié de l’équipe était composée de nouveaux joueurs. Cela a pris du temps et quand vous prenez un aussi mauvais départ, c’est difficile de revenir.


Est-ce que tu t’es bien senti à Caen sur le plan sportif et personnel ?
Oui. Bien sûr, ce n’était pas la meilleure atmosphère qui soit à cause des mauvais résultats, mais j’avais de bons coéquipiers et de bons potes dans cette équipe. Sinon j’ai trouvé la ville de Caen fantastique, calme, proche de la mer. J’allais parfois à Ouistreham, Deauville-Trouville. C’était une très bonne année pour moi et elle aurait pu être meilleure avec de meilleurs résultats. J’ai de bons souvenirs de mon passage à Caen. J’ai pu y rencontrer Christian Goguillon qui m’a aidé sur tous les plans. C’était un peu comme une seconde famille pour moi. Je ne me suis jamais senti seul à Caen.

 

Que retiens-tu de ton association en attaque avec Amara Simba ?
Il avait effectué une bonne saison. Il avait marqué onze buts et c’était pas mal surtout quand tu joues dans une équipe de bas de tableau.


En fin de saison, certains supporters de Caen t’ont sifflé car ils auraient aimé te voir marquer plus (Kennet Andersson a marqué 9 buts en Ligue 1 lors de la saison 1994-95). Comment as-tu vécu cette période difficile ?
C’est normal que les supporters réagissent comme ça car ils veulent que leur équipe joue du mieux possible. Cela fait partie du job. Je n’ai aucun regret par rapport à cette saison à Caen car elle m’a rendu plus fort.

« Jouer contre le duo Ferrara-Montero de la Juve, c’était un truc de fou »


Après ta saison à Caen, tu as joué une saison à Bari en Italie. Que retiens-tu de cette saison ?
Au milieu des années 90, la Série A était le meilleur championnat du monde. Je me souviens m’être très fortement préparé. Peut-être trop préparé. La Série A était dure et tous les meilleurs joueurs jouaient en Italie à cette période. A la fin de la saison, Bari avait été relégué en Série B. Sinon l’ambiance était superbe à Bari. J’ai fait des amis très rapidement là-bas.


A cette époque, les défenseurs en Série A étaient très rugueux. Contre quels défenseurs as-tu eu le plus de mal à jouer ?
Contre la Juventus, tu jouais contre Ciro Ferrara et Paolo Montero. C’était un truc de fou. Comme je jouais dans une équipe de bas de tableau, j’évoluais seul devant. Ce sont les défenseurs les plus rugueux que j’ai affrontés en Italie. Il y avait aussi de très, très bons gardiens. J’avais joué contre Gianluigi Buffon quand il évoluait à Parme mais à cette époque le meilleur pour moi était Angelo Peruzzi. Je n’ai jamais réussi à marquer face à lui. A cause de ses qualités mais aussi parce qu’il jouait avec deux défenseurs exceptionnels.


Que penses-tu de la carrière de Gianluigi Buffon ?
Elle est fantastique. Il jouait à Parme quand j’évoluais encore en Italie. Quand il était jeune on parlait déjà beaucoup de Buffon et toujours maintenant, 20 ans après. Il est peut-être le meilleur footballeur de l’année. C’est incroyable ce qu’il fait. Je l’apprécie aussi par rapport à sa mentalité. C’est une bonne personne.


Ensuite tu as passé quatre belles saisons à Bologne…
J’ai beaucoup de bons souvenirs de Bologne. Nous avions une très bonne équipe et atteint les demi-finales de la Coupe de l’UEFA en 1999 contre Marseille. Nous avions fait 0-0 au Vélodrome, c’était un bon résultat car l’OM était une bonne équipe. A domicile nous avions encore mieux joué et même mené 1-0. J’avais d’ailleurs fait la passe décisive. On avait vraiment le match en main mais nous avions effectué une erreur stupide en concédant un penalty à la fin du match. J’étais vraiment énervé au coup de sifflet final. A ce moment-là, je suis rentré directement au vestiaire. Pendant dix minutes j’étais tout seul mais je ne regardais pas autour de moi car j’étais trop énervé. Après, je me suis dit “mais ils sont où mes coéquipiers”. En fait ils étaient tous à l’entrée du tunnel et il y avait eu une grosse bagarre entre les joueurs de Bologne et de Marseille. Cette bagarre, je l’ai seulement vue ensuite à la télévision.


Enfin, tu as conclu ta carrière à Fenerbahçe…
Quand je jouais en France, à Lille ou Caen, personne ne s’attendait à ce qu’on gagne. Pareil à Bari et Bologne. Mais à Fenerbahçe, tu dois gagner c’est tout. C’est l’une des plus grandes équipes du monde. C’est un énorme club avec plein de supporters. Quand je suis arrivé, tout le monde m’a vu comme un sauveur pour remporter le championnat. Il y avait beaucoup de pression. Mais je n’avais pas de problème avec ça. Les supporters en Turquie étaient vraiment agressifs quand nous jouions à l’extérieur mais j’ai aimé cette ambiance. Peut-être aussi parce que je ne comprenais pas ce qu’ils disaient. Peut-être que je me faisais insulter mais je m’en moquais. En Turquie, les joueurs turcs sont parfois trop sous pression quand ils jouent à l’extérieur mais deviennent encore meilleurs quand ils évoluent à domicile. A Fenerbahçe, nos fans étaient fantastiques. Incroyables. La première saison, nous avions remporté tous nos matchs à domicile. Un jour, nous perdions 3-0 à la mi-temps et nous avions gagné 4-3. C’était grâce à l’équipe mais surtout grâce au public et la pression mise sur l’adversaire. D’ailleurs lors de cette première saison, nous avions remporté le championnat. L’expérience était fantastique.


« Cela a dû être encore plus difficile pour Zlatan au départ car il ne s’appelle pas Andersson, Nilsson ou Larsson »

 

Sur les réseaux sociaux en Turquie, les supporters de Fenerbahçe parlent toujours de toi…
C’est incroyable, pourtant je n’ai joué que deux ans en Turquie. Quand j’y retourne parfois, ils ont besoin d’une demi-seconde pour dire “tu es Andersson”. Ils me disent que des bonnes choses parce que j’ai toujours parlé en bien de Fenerbahçe, et je n’ai jamais parlé des autres équipes en mal. Ok, les supporters de Galatasaray ou de Besiktas ne m’aiment pas mais ils me respectent.


Enfin parlons un peu de l’équipe nationale suédoise. Avais-tu joué avec Zlatan Ibrahimovic à la fin de ta carrière ?
Non. Sa carrière est fantastique, c’est le numéro un en Suède et dans l’histoire de la Suède. Même si c’est difficile de comparer entre les différentes générations. Partout où il est allé, il a remporté le championnat national, c’est un grand, grand joueur en Suède. Il a inscrit des buts fantastiques. Cela a dû être encore plus difficile pour lui au départ car il ne s’appelle pas Andersson, Nilsson ou Larsson. Non, il s’appelle Ibrahimovic. Il est très important pour les jeunes joueurs suédois mais aussi pour les jeunes binationaux.


Est-ce que tu le connais personnellement ?
Non, je l’ai juste rencontré il y a quelques années.


Que penses-tu de la nouvelle équipe de Suède et de sa jeune génération ?
C’est une bonne équipe. Les dernières années, l’équipe suédoise était correcte. Il y avait Zlatan au top et le reste de l’équipe était plus en dessous et cela ne marchait pas comme une équipe. Tout le monde regardait Zlatan Ibrahimovic. Il était peut-être trop respecté. Lui jouait dans les tops championnats mais pas le reste de l’équipe. Mais maintenant, nous avons une équipe plus jeune et plus homogène. Les jeunes doivent prendre leurs responsabilités car Zlatan n’est plus là. On sent que l’équipe est meilleure. Pour moi, notre nouvelle super star s’appelle Emil Forsberg. Il est fantastique et va devenir encore plus énorme. Sinon concernant Alexander Isaac, il a 17 ans et doit encore prouver. Il a été très bon en Suède et a mis de beaux buts.

 

Enfin, quel est le onze type de la carrière de Kennet Andersson (joueurs et entraîneurs côtoyés) ?
C’est trop compliqué et je n’ai pas envie d’oublier quelqu’un. Mais je pourrais au moins citer le gardien international belge Michel Preud’homme que j’ai côtoyé à Malines. Au début des années 90, il était l’un des meilleurs gardiens du monde. Je pourrais aussi citer les gardiens Francesco Antonioli ou Gianluca Pagliuca. Mais si je dois retirer deux noms, ça serait Michel Preud’homme et Roberto Baggio.


Souhaites-tu ajouter quelque chose ?
Je pense qu’on a tout dit. Je garde des bons souvenirs de tous les clubs où j’ai joué. Je préfère garder les côtés positifs de chaque saison. J’ai oublié les choses négatives. Des fois, des gens viennent me voir pour me dire : “tu te rappelles quand tu as loupé telle occasion, perdu tel mach”. Mais je ne m’en rappelle vraiment pas. Après il y a un truc positif que j’avais oublié et merci de me l’avoir rappelé avant l’interview : mon triplé contre le Bordeaux de Zinédine Zidane (4-2) avec Caen en 1994 (rires).

Propos recueillis par Clément Lemaître à Göteborg (Suède)