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Avec Nantes et le PSG, Patrice Loko a fait rêver les passionnés de foot au milieu des années 90. Pour Foot d’Avant, le meilleur buteur du championnat en 95 vous fait revivre le FC Nantes de Suaudeau et le PSG de Fernandez. Entretien direct…comme le jeu qu’il a pratiqué tout au long de sa carrière.

 

Patrice Loko, que deviens-tu depuis l’arrêt de ta carrière professionnelle ?
J’ai arrêté ma carrière avec l’AC Ajaccio en 2004/05. Dans un premier temps, j’ai passé mes diplômes d’entraîneur par le biais de la Fédération Française de Football. J’ai obtenu mes diplômes en deux ans. C’était une belle expérience. J’ai aussi créé une société d’événements que j’ai ouverte avec mon frère William (ancien joueur de Caen, Reims, Niort ou Wasquehal) qui s’appelle Loko Sports Evénements. La société existe depuis douze ans. Ça marche très bien. On travaille sur toute l’Europe. On propose à des chefs d’entreprise de participer à des événements sportifs comme la Ligue des Champions, le tournoi des Six Nations, Roland-Garros ou la Formule 1. C’est toujours intéressant de parler de football avec des gens qui s’y connaissent ou qui veulent s’y intéresser.


Qu’est-ce qui te manque et qu’est-ce qui ne te manque pas dans le football professionnel ?

Depuis un an, je suis aussi agent d’image pour les sportifs de haut niveau : footballeurs, rugbymen, handballeurs. On travaille même avec des mannequins. On gère les réseaux sociaux et tout ce qui peut toucher à l’image d’un sportif. Je suis aussi consultant pour quelques chaînes de télévision. Après me concernant, les terrains ne me manquent pas trop car j’ai arrêté à 35 ans et j’avais l’impression d’avoir fait le tour. En plus physiquement, j’avais du mal à finir les matchs. C’était plus dur pour un attaquant. Aujourd’hui, je suis toujours dans le sport et je vois beaucoup de matchs. J’ai donc l’impression d’y être toujours. C’est tout aussi prenant et intéressant.

 

Comment réagis-tu si on te dit que tu es toujours l’idole d’une génération et de nombreux joueurs de l’époque, comme nous l’a dit récemment Nicolas Esceth-N’Zi ?
Je me rends compte que beaucoup de sportifs ont suivi ma carrière et qu’ils m’aimaient bien. Ça fait toujours plaisir. Moi aussi quand j’étais jeune j’avais mes idoles. J’aurais eu envie de les rencontrer un jour ou au moins de les voir jouer.

 

Quels joueurs te faisaient rêver quand tu étais plus jeune ?
J’appréciais beaucoup Safet Susic quand il jouait au PSG. Il avait beaucoup de talent, marquait et donnait beaucoup de buts. Il était très fort techniquement. A cette époque-là, il jouait dans mon club préféré. J’aimais bien aussi Dominique Rocheteau car c’était un attaquant qui se battait tout le temps sur le terrain. Plus jeune, je m’identifiais à ces joueurs-là.


Revenons à tes débuts. Quand as-tu eu envie de devenir joueur de football professionnel ?
Ça s’est fait naturellement. J’ai commencé le foot à 4-5 ans. Mon père entraînait les jeunes alors je me suis vite mis au foot. J’ai passé toutes mes classes à Sully-sur-Loire dans le Loiret. Vers 15 ans, je suis allé à J3 Sport Amilly dans le Loiret, près de Montargis. Un club qui a de belles infrastructures et énormément de jeunes. De là, un recruteur de Nantes m’a vu et m’a proposé de faire un stage d’une petite semaine à la Jonelière avec Franck Gava, un ami qui a également été professionnel et international. Ils m’ont trouvé très bon. Ensuite, j’ai joué la coupe nationale des Ligues en minimes avec la Ligue du Centre à Vichy. J’ai été bon et j’ai marqué beaucoup de buts. A la fin de la semaine, mes parents m’ont dit qu’une quinzaine de clubs était intéressée pour que j’intègre leur centre de formation. Il y avait les meilleurs clubs français dont Nantes.

 

« Pour jouer le jeu à la nantaise, il ne fallait pas s’économiser »


Pourquoi as-tu choisi Nantes ?

Mon père m’avait dit “c’est toi qui choisira” car il avait peur de choisir pour moi et que je sois déçu. J’ai choisi Nantes car c’était le club qui me semblait le plus intéressant. J’avais hésité avec Auxerre mais pour moi, le jeu nantais collait plus à ce que j’étais capable de faire. A Auxerre, ça jouait plutôt avec trois attaquants, deux ailiers et un numéro 9. Alors qu’à Nantes, on laissait plus les attaquants s’exprimer. En plus le centre de formation de Nantes était beaucoup plus grand, plus aéré et on avait une chambre chacun.


Comment as-tu intégré les principes de jeu qui étaient très ancrés à Nantes à l’époque ?
J’ai été pris par Monsieur Zaeta, un des recruteurs du FC Nantes. A l’époque, Nantes recrutait des jeunes qui pouvaient s’intégrer le plus facilement possible au club et à son jeu prôné vers l’avant. C’est-à-dire un jeu où les joueurs ne s’économisaient pas, bougeaient beaucoup tout en étant très techniques. Je rentrais bien dans la norme du FC Nantes. Quand je suis arrivé, j’ai été accueilli par Raynald Denoueix le responsable du centre de formation. Il m’a aidé à être meilleur pendant les trois-quatre ans qui ont précédé ma signature en professionnel avec le FC Nantes. A l’époque, les jeunes essayaient de jouer comme l’équipe première : avec beaucoup de mouvements, de courses pour les autres afin de jouer collectivement et rapidement pour déstabiliser les défenses adverses.


Pour toi, qu’est-ce qui était facile ou difficile dans l’apprentissage du jeu à la nantaise ?
Pour jouer le jeu à la nantaise, il ne fallait pas s’économiser. Avant de recevoir le ballon, on savait déjà à qui on allait le donner. Tout ça, ce sont des principes de base que l’on apprenait. A l’époque, on prônait ce jeu rapide. Il était peut-être encore plus facile de l’appliquer car à l’époque Nantes, comme Auxerre ou Sochaux, prenait les meilleurs jeunes. Du coup, c’est plus facile de réussir à appliquer ce style de jeu avec des joueurs intelligents. Quand j’ai quitté mon club d’Amilly, j’étais déjà international. Mes coéquipiers étaient aussi internationaux comme Didier Deschamps ou Marcel Desailly.


Que retiens-tu de ta rencontre avec Raynald Denoueix ?
C’est un très grand entraîneur, un très bon pédagogue, une personne qui comprend les jeunes. Il est très adroit pour gérer de jeunes joueurs. Dans le centre de formation de Nantes, les gens aimaient le foot et avaient envie de donner le meilleur aux jeunes qu’ils avaient en main pour qu’ils puissent jouer avec Jean-Claude Suaudeau plus tard. Je m’entendais très bien avec Raynald Denoueix et tout ce qu’il disait, c’était vrai. Il savait ce qu’il fallait faire pour devenir pro, il avait déjà vécu ça et c’était plus facile de le faire apprendre aux jeunes comme moi. Je l’ai beaucoup apprécié.


Tu as aussi connu Jean-Claude Suaudeau ensuite…
Je pense que c’est le meilleur entraîneur que j’ai eu. J’avais déjà appris plein de trucs avec Raynald Denoueix mais avec Jean-Claude Suaudeau j’ai encore appris de nouvelles choses que je ne savais pas notamment par rapport aux courses, l’intelligence de jeu, la tactique aussi. Les entraînements étaient toujours variés, intéressants. Il y avait plein de choses qu’on arrivait à refaire en match. C’est vrai qu’il était pas commode des fois car il a un gros caractère, mais en général il était très gentil avec nous. Il faisait tout pour nous faire progresser. Ce qu’il disait je savais que c’était vrai. Pour nous, c’était plus facile à comprendre car on connaissait le jeu nantais.


« Avec Coco Suaudeau, les entraînements pouvaient durer trois heures »


La philosophie de jeu de Coco Suaudeau, c’était seulement à l’entraînement ou il vous demandait d’y réfléchir au quotidien durant votre temps libre ?
Non c’était seulement à l’entraînement. Les entraînements à Nantes étaient très longs. Coco ne comptait pas ses heures sur le terrain. Ça pouvait durer parfois trois heures. Avec lui, tant qu’on n’avait pas réussi ce qu’il voulait faire, on continuait. Quand on sortait de l’entraînement, je pense qu’on en avait assez (rires) et on était heureux de se retrouver entre copains pour se changer les idées et revenir le lendemain pour encore faire de bonnes choses. Avec Coco Suaudeau, on a fait deux-trois belles années avant de gagner le championnat en 95.


Justement revenons à cette saison 94-95. C’est en fait une équipe du FC Nantes qui arrive à parfaite maturité…
Exactement. C’était une saison de folie. Au début, on visait l’Europe. Le début de championnat s’est bien passé, on a enchaîné les bons matchs pour être rapidement dans les premiers. Ensuite, le jeu s’est mis en place, les victoires et les buts aussi. Presque à chaque match je marquais. J’ai fait LA super année en finissant meilleur buteur avec 22 buts. On a perdu une seule fois en fin d’année et on a battu le record de matchs sans perdre en Ligue 1.


A quel moment de la saison tu réalises que ça va être une saison de fou individuellement et collectivement ?
On s’en est rendu compte une fois arrivé à la trêve. On enchaînait les victoires, on était premiers, on avait une grosse confiance en nous et on s’entendait tous bien. Tout roulait. En plus notre entraîneur continuait de nous faire progresser et à nous recadrer quand il fallait. Les joueurs qui étaient arrivés s’étaient bien adaptés à notre jeu. Puis les équipes adverses nous craignaient. Tout le monde voulait nous battre mais personne n’y arrivait. On arrivait toujours à surmonter les difficultés et même des fois quand ça se passait moins bien, on arrivait toujours à égaliser.


Pourquoi 23 ans après, les supporters de foot se souviennent encore de ton but contre le PSG ?
Peu de buts marqués chaque week-end ressemblent au mien. Ce but résume le jeu à la nantaise pratiqué à ce moment-là : en une touche de balle, dans les espaces, en l’air et en plus le ballon ne tombe pas par terre. Je frappe de volée et le ballon file dans la lucarne de Bernard Lama. J’ai eu un peu de chance. Même encore aujourd’hui, ce but continue de circuler sur Internet et il fait partie des plus beaux buts du championnat de France. Ça me fait plaisir pour moi, mes partenaires, Reynald Pedros, le passeur qui m’avait offert la moitié de mes buts cette année-là. Quand on parle de mon but contre Paris, on parle du FC Nantes.

Comment expliques-tu la défaite à Strasbourg (0-2) à la fin de la saison 1994/95 ?
Je me souviens d’avoir eu la sensation d’avoir été un petit peu volé. Si on regarde le match, on voit qu’il y a eu des erreurs d’arbitrage. C’est dommage car on aurait dû gagner car on était largement au dessus. Le foot, c’est comme ça. Il fallait bien perdre un jour. A la fin du match, Coco Suaudeau nous avait dit que l’objectif principal était d’être champion.


Ensuite tu pars au PSG en 1995…
Oui. Je partais de Nantes pour aller dans un très grand club européen et pour faire mieux. C’était la grosse équipe du PSG avec Raï, Guerin, Le Guen ou Lama. A l’époque où je jouais à Paris, il y avait les meilleurs joueurs français et internationaux. J’aurais pu partir à l’étranger dans de bons clubs européens qui étaient intéressés à ce moment-là, mais je voulais rester en France pour ne pas brûler les étapes. Je ne me suis pas trompé car on a gagné la Coupe d’Europe la première année.


Tu étais dans un collectif bien huilé depuis plusieurs années à Nantes, comment ça s’est passé pour se fondre dans le collectif parisien ?
Luis Fernandez, qui était un très bon entraîneur, a su comprendre mon jeu. Il a su m’aider à m’intégrer dans l’équipe. Mais c’est vrai que lors des premiers entraînements et des premiers matchs, j’avais un peu de mal à trouver ma place pour avoir des ballons. A Nantes, le jeu était prôné sur le collectif. A Paris aussi mais chaque joueur pouvait faire la différence individuellement. J’ai eu un peu de mal à m’y mettre car dans ma tête, j’étais toujours resté sur un jeu très collectif. Une fois Luis Fernandez m’avait dit : “Patrice, c’est bien les matchs que tu fais mais tu ne touches pas assez de ballons. Tu sais ici, les joueurs quand ils ont le ballon ils le gardent un peu plus. Toi aussi il faut que tu te montres plus, soit un petit peu plus individuel pour réussir. Les gens vont penser que Loko est moins bon qu’avant car tu joues trop collectif”. Ensuite, je me suis adapté au jeu parisien et ça a collé. J’ai joué avec Youri Djorkaeff, Leonardo, Raï. Et quand on a des joueurs comme ça devant, c’est plus facile. Quand je faisais un appel, le ballon il arrivait dans les pieds. Ces joueurs m’aimaient bien car je courais beaucoup et faisais des bons appels. On s’entendait bien sur le terrain mais aussi en dehors. Le groupe parisien était aussi très solidaire. On était une bonne bande de copains et Luis Fernandez a su amener cette ambiance-là.


Quels souvenirs gardes-tu de la victoire en Coupe des Coupes en 1996 ?
C’était une grosse épopée qui nous a aussi boostés en championnat au départ, moins ensuite car on commençait à être un peu plus fatigués suite à nos gros matchs. Il valait peut-être mieux gagner la Coupe d’Europe et perdre le championnat. C’était formidable pour le PSG de remporter cette Coupe d’Europe. Mais aussi pour la ville de Paris. J’ai vu l’équipe de France descendre les Champs Élysées en 1998 mais nous aussi il y avait énormément de monde quand on a fêté le titre de 1996. Quand je vais à Paris, les gens se rappellent encore de ce moment.


Que retiens-tu de la finale de Coupe des Coupes 1997 ?

On est tombé sur un gros Barça (0-1). On perd sur un penalty. Les gros matchs se jouent à peu de choses. En début de rencontre, on me refuse un but pour un hors-jeu litigieux. Ce jour-là Barcelone était meilleur que nous. Ronaldo avait marqué le penalty. C’était un très, très grand joueur. Ces deux épopées parisiennes en coupe d’Europe, je m’en souviendrai toute ma vie.


« Loko-Ouedec-Pedros à Montpellier, ça n’a pas marché car on n’a jamais joué ensemble une seule fois »


Aussi, tu étais présent à l’Euro 1996. Sentais-tu déjà à l’époque que ce groupe était taillé pour gagner la Coupe du monde 1998 ?
A ce moment-là, on n’y pensait pas. On jouait pour gagner l’Euro 1996. On avait une équipe pour faire un gros coup. On avait fait une très belle préparation. On avait un très bon groupe et ce groupe n’a pas trop changé en 1998. Aimé Jacquet avait déjà fait une belle sélection. Demi-finale d’un Euro et victoire deux ans plus tard à la Coupe du monde, c’est dans la logique des choses. Le groupe était sain et j’étais fier d’avoir participé à ma façon à l’éclosion de ce groupe très, très bon dont beaucoup de joueurs sont encore mes amis. Je me suis rendu compte de la chance que j’avais de porter le Coq sur la poitrine.


Tu as aussi joué à Montpellier, pourquoi le trio Loko-Ouedec-Pedros n’a pas connu le même succès qu’à Nantes ?
Ça n’a pas marché car on n’a jamais joué ensemble une seule fois. Quand je suis arrivé en 1999 à Montpellier, Nicolas Ouedec y jouait déjà. Reynald Pedros est arrivé en même temps que moi. Lors de la préparation, Reynald s’est blessé pendant quatre mois. J’ai commencé à jouer avec Nico devant, ça s’est bien passé au début notamment pendant la Coupe Intertoto. Après Nico s’est blessé et a été en méforme. De son côté Reynald n’a rejoué qu’en fin de saison. Des trois ex-Nantais, j’étais le seul à jouer. J’avais fait tous les matchs. On descend cette année-là, individuellement je fais une bonne saison mais on avait beaucoup de malchances. J’ai pris beaucoup de plaisir à jouer à Montpellier, avec Jean-Louis Gasset et ce très bon groupe.


Entre tes passages à Lyon, Troyes, Lorient ou Ajaccio, qu’est-ce qui t’a marqué lors de ta fin de carrière ?

J’ai eu la chance d’avoir de très bons entraîneurs : Jean-Louis Gasset à Montpellier, Christian Gourcuff à Lorient, Alain Perrin à Troyes, Dominique Bijotat à Ajaccio. A Lorient et Troyes, j’ai joué la Coupe d’Europe. Les gens s’en rappellent encore à Troyes car on avait été loin et on jouait très, très bien. A chaque fois, j’arrivais à m’adapter dans mes nouvelles équipes car ma force c’était le collectif. Ces entraîneurs que j’ai cités, ils voulaient bien jouer au foot et leur jeu était basé sur le collectif. Mon agent m’avait dit d’ailleurs que ces clubs étaient faits pour moi.


Comment le foot a-t-il évolué entre tes débuts à la fin des années 80 et la fin de ta carrière au début des années 2000 ?
Le football en lui-même évolue moins rapidement car il est toujours fait de courses et de buts. Ça va peut-être plus vite maintenant car les joueurs sont plus prêts pour ça. Mais techniquement ceux d’avant étaient aussi techniques que ceux d’aujourd’hui. Par contre ce qui évolue beaucoup, c’est l’argent dans le foot. Et l’arrivée de nouveaux médias et de sponsors. C’était très médiatique quand je jouais, maintenant c’est multiplié par 50 sans compter l’arrivée des réseaux sociaux. Aujourd’hui on parle de foot tout le temps, chaque heure. Il y a donc plus d’argent que quand je jouais. J’ai bien gagné ma vie, j’ai gagné mieux que la génération 82 et 86 qui a atteint les demi-finales de la Coupe du monde et moins bien que celle d’aujourd’hui. Je ne me plains pas, il faut s’adapter. Et aujourd’hui, j’aide les sportifs à s’adapter à tout ça.


Sinon, que penses-tu du choix de Nantes d’avoir recruté Claudio Ranieri ?

Je pense qu’il n’y avait pas grand chose à changer à Nantes parce qu’il y avait déjà un bon groupe. J’ai vu des séances d’entraînement de Sergio Conceiçao l’an passé et c’était très intéressant. Il a fait une très belle saison. Lui comme le président Kita le méritaient. Aujourd’hui Nantes a pris Claudio Ranieri qui est aussi un grand entraîneur qui a eu des résultats. Il prône aussi un jeu rapide. C’est très bien pour le FC Nantes d’avoir cet entraîneur.


« Il n’y a pas un joueur du PSG qui m’a délaissé suite à ce qu’on racontait dans les journaux »


E
nfin, pourrais-tu nous donner le onze type de la carrière de Patrice Loko ?
Je pourrais le donner mais il va manquer beaucoup de joueurs. J’ai joué à Nantes, au PSG et en équipe de France. Je peux te citer les onze type du FC Nantes et de Paris. J’ai joué avec les meilleurs joueurs de France. C’est pas facile de donner onze noms, sinon je ne vais pas me faire des copains (rires). J’ai aimé jouer avec Raï et Leonardo, ils étaient très forts et très sympa. Mais je peux te citer aussi Nicolas Ouédec, Reynald Pedros ou Japhet N’Doram. Mais également Youri Djorkaeff, Marco Simone. C’étaient des bons joueurs mais aussi des bonnes personnes en dehors du terrain. Ce sont mes amis. Quand je suis arrivé à Paris j’ai eu pas mal de soucis et il n’y a pas un joueur du PSG qui m’a délaissé suite à ce qu’on racontait dans les journaux. Le club du PSG m’a protégé au maximum et m’a aidé à me remettre dans le bain rapidement. Ça s’est fait naturellement car ils ont vu que je n’étais pas comme on le racontait dans la presse. Ça ne me dérange pas d’en parler. Tout ce qui était raconté dans les médias à 80% c’était faux. J’ai raconté ma version dans l’émission Le Vestiaire sur SFR Sport. Ma version, c’est la vraie version. Et si quelqu’un a envie de me contredire, je ne l’ai pas encore entendu. Énormément de choses ont été dites à ce moment-là et heureusement que le PSG m’a aidé. Michel Denisot était là pour me protéger tout comme Jean-François Domergue. On dit toujours que le PSG est un grand club et que ce n’est pas une famille. Moi je suis parti de Nantes, c’était une famille. Mais à Paris aussi c’était une grande famille. Tous les gens au club qui sont encore en place me connaissent et savent comment j’étais, c’est pour ça que j’y suis toujours bien apprécié comme dans le monde du football d’ailleurs. Voilà ça m’est arrivé, j’étais malade mais ça m’est arrivé quand j’étais en vogue et meilleur buteur du championnat. C’était au mauvais moment, ça m’a desservi dans ma carrière, si je n’ai pas joué la Coupe du monde, c’est peut-être pour ça. Tant pis, c’est la vie, je ne m’en porte pas plus mal aujourd’hui. Je vis bien et je suis heureux.

 

Propos recueillis par Thierry Lesage