Aujourd’hui consultant pour France Bleu Paris, Eric Rabesandratana revient sur sa longue carrière : du Nancy d’Aimé Jacquet à Mons à la fin des années 2000. Entre temps, Eric Rabesandratana a vécu quatre saisons inoubliables au PSG : la remontada face au Steaua Bucarest, la Coupe de France et la Coupe de la Ligue 1998, la simulation de Fabrizio Ravanelli, les grands matchs de Ligue des Champions face au Bayern Munich ou Rosenborg, les années Philippe Bergeroo ou le retour de Luis Fernandez, Eric Rabesandratana n’élude aucun sujet. Entretien sincère avec l’ancien capitaine du Paris-Saint-Germain.


Eric Rabesandratana, que deviens-tu depuis la fin de ta carrière de footballeur professionnel ?
J’ai d’abord travaillé à la radio France Bleu à Nancy pendant trois ans, puis j’ai fait une pige aux États-Unis pendant onze mois. Depuis deux ans, je travaille pour France Bleu Paris. Je commente les matchs du Paris-Saint-Germain et j’interviens de temps en temps dans l’émission « Tribune PSG » qui a lieu le lundi. J’aime beaucoup la radio, je trouve cela naturel, et cela me permet de voir des matchs de foot et accessoirement des rencontres du PSG, donc c’est encore mieux.


Tu évoques une pige aux États-Unis. Qu’est-ce que tu as fait exactement ?
Je suis parti aux États-Unis pour monter une académie de football. Mais je me suis fait berné. Wagneau Eloi s’est finalement associé avec un autre mec. Du coup je suis passé d’associé à employé pour finalement être viré une fois qu’il avait signé avec le PSG Academy.


Revenons à tes débuts Eric : quelle équipe et quel joueur supportais-tu quand tu étais plus jeune ?
Je supportais le PSG car je suis né à Paris. Sinon pour le joueur, j’étais fan de Frank Rijkaard. Jusqu’en 1985, j’ai habité à Paris et ensuite j’ai suivi mes parents à Nancy car ils ont été mutés là-bas. J’avais alors 13 ans.


Comment as-tu intégré l’AS Nancy Lorraine ?
Un peu par hasard. Mon père m’a inscrit pour faire un essai et ça a marché. Du coup, je me suis retrouvé en équipe de jeunes. Jusqu’aux professionnels, j’ai été surclassé chaque année.


A Nancy, tu as côtoyé Aimé Jacquet…
C’est lui qui m’a lancé en pro à Nancy. Ma relation avec Aimé Jacquet était géniale. Avec Philippe Bergeroo, c’est l’entraîneur le plus humain que j’ai rencontré. Il avait le discours parfait. Je ne pense pas qu’il était dur mais il était juste. Tu sentais qu’il avait de l’affection pour ses joueurs et qu’il voulait tirer le meilleur de chacun.


« A Nancy, Laszlo Bölöni voulait que je participe au jeu devant le but. Philippe Avenet restait en sentinelle devant la défense et moi je pouvais finir les actions. En ayant plus de libertés, j’ai marqué plus de buts »


Comment tu t’es imposé dans le football professionnel ?
Les choses se sont enchaînées rapidement pour moi. Quand j’ai arrêté sport-études, je suis arrivé au centre de formation de Nancy, ensuite j’ai commencé à jouer avec la réserve. Au bout de quatre-cinq matchs, un matin de septembre, Alain Perrin, qui était entraîneur de l’équipe réserve à Nancy, m’appelle dans son bureau et me dit : « écoute, Aimé Jacquet veut que tu viennes t’entraîner avec les pros ». J’étais super surpris. Et dans la foulée, j’apprends le jeudi que je vais jouer le samedi. J’avais joué à 17 ans contre la grosse équipe de Caen en 1990 en tant que milieu de terrain. En face, il y avait Graham Rix, Fabrice Divert, Franck Dumas derrière. On perd 4-1 là-bas et je marque le dernier but caennais contre mon camp. C’était un beau but d’ailleurs, une tête plongeante à ras du poteau. J’avais été un peu poussé dans le dos. Mais à part cette action, j’avais quand même fait un bon match. Aimé Jacquet et Jean-Michel Moutier m’avaient félicité. Et ensuite, ils m’ont maintenu leur confiance et j’ai joué tout le temps. Ils ont aimé ma polyvalence car je pouvais jouer défenseur ou milieu de terrain. J’étais à l’aise techniquement, j’avais un très bon jeu de tête et j’étais sérieux dans le jeu. Un jour, je me souviens avoir été au marquage individuel sur Chris Waddle. Je l’avais suivi partout et Nancy avait gagné 2-0 (en novembre 1990) contre la grosse équipe de l’OM.


Pendant ta période nancéienne, il y a aussi cette montée en Ligue 1 en 1996…
Mes trois dernières années à Nancy ont été les plus belles. J’ai été plus performant quand Laszlo Bölöni était l’entraîneur de l’ASNL. Lorsque Nancy est monté en 1996, il y avait une superbe équipe avec beaucoup de joueurs qui sortaient du centre de formation. Il y avait notamment Mus’ Hadji. On avait vibré jusqu’au dernier match, il fallait qu’on gagne à Angers pour décrocher la montée (victoire 2-1 de l’ASNL). C’était une belle saison aussi sur le plan personnel car j’avais inscrit 16 buts. Laszlo Bölöni savait que j’étais très adroit devant le but. Dès qu’il y avait une action offensive, il voulait que je participe au jeu devant le but. Philippe Avenet restait en sentinelle devant la défense et moi je pouvais finir les actions. En ayant plus de libertés, j’ai marqué plus de buts.


Pourquoi la saison suivante (1996/97) en Ligue 1, Nancy n’arrive pas à enchaîner et redescend dans la foulée en Ligue 2 ?
Il y avait eu pas mal de départs et notamment celui de Mustapha Hadji. A l’époque, Nancy faisait beaucoup le yo-yo entre la Ligue 1 et la Ligue 2. On sentait que c’était plus compliqué. Quoi qu’il arrive, le public nancéien nous soutenait même si parfois ça lui arrivait d’être dur avec nous.


Comment signes-tu au PSG en 1997 ?
J’étais en fin de contrat à Nancy. Cela faisait un moment que je voulais partir mais l’ASNL refusait de m’offrir un bon de sortie. Donc j’ai pris la décision d’aller au bout de mon contrat. Du coup, Paris m’a contacté par l’intermédiaire de Jean-Michel Moutier que je connaissais. J’ai signé à Paris dès janvier 1997.


En tant que supporter du PSG, qu’as-tu ressenti quand tu as signé ton contrat ?
J’ai ressenti beaucoup de fierté mais aussi de l’appréhension car je ne savais pas trop où je mettais les pieds. C’était l’équipe de Michel Denisot qui enchaînait les victoires avec les Paul Le Guen, Alain Roche qui avaient l’habitude de gagner des titres. Mais j’avais confiance en mes qualités, je savais que j’allais jouer. Je devais juste être patient. J’ai bossé comme un malade pour être bon le jour où on allait faire appel à moi. C’est ce qui s’est passé.


« Le penalty de Ravanelli, c’était une action simple mais elle a été gonflée, répétée et déformée dans la presse car c’était un PSG-Marseille »


Comment as-tu réussi à monter la marche entre Nancy, club de bas de tableau de Ligue 1, et le PSG ?
Je n’ai pas pensé comme ça. J’ai respecté les gens qui étaient là mais je savais que j’avais les qualités pour jouer dans ce club. J’ai dû être patient. Quand le PSG commence la saison 1997/98, je suis en tribune. Mais Ricardo et Joël Bats m’ont tenu un discours positif et il n’y a jamais eu de problème. J’ai attendu début octobre pour jouer car Alain Roche s’est blessé à un genou. Pendant sa convalescence, j’ai été bon. Quand il est revenu, Ricardo a trouvé une solution pour nous faire jouer tous les trois derrière avec Paul Le Guen et Alain Roche plutôt que de m’enlever du onze de départ. Du coup, on a fini la saison comme ça et le PSG a remporté la Coupe de la Ligue contre Bordeaux aux tirs au but et la Coupe de France face à Lens. J’ai d’ailleurs tiré et marqué le premier penalty face à Bordeaux. C’était une bonne saison même si le PSG a fini huitième du championnat. On avait pourtant l’équipe pour remporter ce championnat, mais ça ne s’est pas passé comme prévu.


Lors de cette saison 1997/98 à l’occasion de PSG-OM (1-2), il y a un duel entre Fabrizio Ravanelli et toi. L’attaquant italien tombe tout seul et obtient un penalty décisif pour l’OM. Comment as-tu vécu cette action ?
C’était une action simple mais elle a été gonflée, répétée et déformée dans la presse car c’était un PSG-Marseille. Je ne sais pas pourquoi les journalistes aux commentaires ce soir-là ont donné une importance particulière à cette action. Oui c’était une action litigieuse qui a entraîné un penalty mais cela arrive tout le temps dans le foot. On en reparle encore aujourd’hui pour faire le buzz mais il n’y a pas grand chose à raconter. Fabrizio Ravanelli joue bien le coup, il tombe et obtient le penalty. Il ne voudra jamais changer sa version et moi non plus car de toute façon je n’ai pas fait faute. Je ne comprends pas pourquoi il persiste à insinuer que je l’ai fauché. Cette action, c’est plus une histoire de journalistes.


Parmi tous les PSG-OM que tu as joués, lequel t’a le plus fait vibrer ?
Le PSG-OM en 1999 (2-1) quand on perd 0-1 et qu’on renverse la situation en fin de rencontre. Nous avions vécu une saison difficile nerveusement mais grâce à ce résultat, on avait sauvé notre saison. Marco Simone marque le premier but et Bruno Rodriguez le deuxième. C’était un beau match car à dix minutes de la fin, le PSG était encore mené à domicile. Au Parc des Princes, il y a vraiment une ambiance particulière qu’on ne retrouve pas dans les autres stades. Le Parc des Princes est unique.


Pendant tes années au PSG, quels joueurs t’ont le plus marqué ?
Raï, Bernard Lama, j’ai bien aimé aussi le Brésilien Christian. C’est quelqu’un de très bien. J’avais aussi une bonne relation avec Laurent Robert. Avec Mickaël Madar aussi. Il y avait des bons mecs.


Comment as-tu vécu la pression médiatique au PSG ?
La pression peut être utile mais pas en s’acharnant, pas en essayant de chercher la merde pour essayer de vendre du papier. C’était déjà le cas quand j’étais joueur. On peut noter et juger les prestations des joueurs sur le terrain, mais pas sur des sous-entendus pour faire le buzz. C’est là où ça ne va pas. Tu peux voir la différence avec Monaco par exemple. L’an dernier, ils ont été demi-finalistes de la Ligue des Champions et cette saison, ils ont fini derniers de leur poule. Si ça avait été Paris, je ne te raconte même pas le bordel que cela aurait entraîné. C’est complètement con car cela ne fait pas aimer ce club.


« A Sedan en 2000, je pense que certains joueurs du PSG ont boycotté Philippe Bergeroo »


En 2000, le PSG avait fait venir Nicolas Anelka, Stéphane Dalmat, Peter Luccin. Pourquoi cela n’a pas fonctionné comme cela était espéré ?
Je pense qu’on ne leur a pas laissé assez de temps. On avait vraiment une belle équipe même si beaucoup de joueurs étaient jeunes. Philippe Bergeroo s’est fait virer et il y a eu une envie de tout transformer pour rien au final. Luis Fernandez a remplacé Philippe Bergeroo, ce n’était pas spécialement le meilleur choix. Juste avant que Philippe Bergeroo se fasse virer en décembre 2000 et la défaite 5-1 à Sedan, le PSG était encore à 6 points de la première place du championnat et qualifié pour le deuxième tour de la Ligue des Champions. Sans enlever la performance de Sedan qui a réalisé le match parfait, je pense que certains joueurs du PSG ont boycotté Philippe Bergeroo.


Que pensais-tu justement de Philippe Bergeroo ?
C’est un homme rare, il est entier et respectueux à partir du moment où tu le respectes. Il n’y a pas énormément de gens comme ça dans le football. Il y a plus d’hypocrites et d’opportunistes que de gens sincères et entiers. Quand je me dis qu’il était avec Aimé Jacquet à la Coupe du Monde 1998, ça me paraît logique que cela ait bien marché. Ce sont deux bonnes personnes et à la fin il n’y a pas de hasard. Tout était aligné pour que les choses se passent bien. Car il y avait les bonnes personnes au bon endroit au bon moment.


Pendant ta période parisienne, il y a eu quelques matchs marquants dont la victoire 7-2 face à Rosenborg en Ligue des Champions en 2000. Que retiens-tu de cette rencontre ?
C’était un match super tendu parce qu’on avait besoin de gagner. Le PSG commence bien et mène 2-0 et Rosenborg revient à 2-2 juste avant la mi-temps. Mais finalement on a réussi à enchaîner. Après, tout nous a souri. Bizarrement, c’est le match qui nous a un peu plantés derrière car ensuite on n’a pas réussi à enchaîner les résultats.


Y’a-t-il un autre match de Ligue des Champions qui t’a particulièrement marqué ?
Oui le match PSG-Steaua Bucarest (5-0) en août 1997 [ndlr : à l’aller, le PSG avait perdu 3-2 en Roumanie mais a finalement dû s’incliner 3-0 sur tapis-vert pour avoir fait jouer Laurent Fournier qui était suspendu] même si j’étais remplaçant. L’ambiance était magique au Parc. Je me souviens de toute la concentration et de la détermination incroyables des joueurs parisiens dans le vestiaire. Tu sentais qu’il ne pouvait rien t’arriver et que le PSG allait se qualifier. Même si je n’ai pas joué, j’ai été privilégié de vivre ce PSG-Steaua Bucarest de l’intérieur. J’ai ressenti toutes les bonnes vibrations, c’était impressionnant et beau à voir. C’est ça qui est beau en football : donner un but commun à tout le monde sur le terrain. Ce soir-là, les joueurs ne faisaient plus qu’un pour atteindre l’objectif de renverser la situation et c’était magique. Le PSG a joué le match parfait. Sinon les deux matchs à domicile contre le Bayern Munich m’ont aussi marqué (3-1 en 1997 et 1-0 en 2000).


Comment expliques-tu que tu aies moins joué à la fin de la saison 2000/01 après l’arrivée de Luis Fernandez sur le banc du PSG ?
J’étais bien avec Philippe Bergeroo et je pense que je l’ai payé avec l’arrivée de Luis Fernandez. Il m’a mis au placard sans explication. J’ai fait la déduction tout seul en me disant que j’étais un homme de Philippe Bergeroo. Alors que moi, j’étais la personne de l’entraîneur qui me faisait jouer, c’est tout. J’étais présent pour les performances du club, pas pour les performances d’un entraîneur. Je suis allé voir deux fois Luis Fernandez et il n’a pas répondu à mes questions. Il n’avait pas besoin de me dire qu’il m’aimait mais juste de me dire ce que je devais travailler pour pouvoir redevenir titulaire au PSG.


« A Châteauroux, Victor Zvunka faisait jouer Teddy Bertin et je me suis retrouvé au placard »


Pourquoi pars-tu à l’AEK Athènes en 2001 ?
Après cette fin de saison au PSG, je ressentais de la frustration et j’avais envie de vivre une expérience à l’étranger. Je me suis peut-être précipité dans mon choix. A l’AEK Athènes, c’était bien au niveau sportif au départ car les joueurs et l’entraîneur étaient bons sauf que je suis tombé sur un président qui était mafieux. J’ai fait la préparation et après un mois, j’ai été victime d’une déchirure abdominale. Que tu tousses, que tu rigoles, que tu fasses le moindre truc, ça te fait mal tout le temps. Cette blessure a été longue à guérir. Pendant toute cette période, le président m’a demandé de partir ou de baisser mon salaire comme j’étais blessé. Il m’a emmerdé pendant tout ce temps-là. Puis il m’a suspendu de salaire pendant six mois et m’a interdit de jouer les matchs puis les entraînements. Je me suis retrouvé au placard et c’était le bordel. A l’époque, l’entraîneur de l’AEK Athènes était Fernando Santos qui a été champion d’Europe avec le Portugal en 2016. C’était un super mec, je m’entendais bien avec lui, il voulait me faire jouer mais il s’est retrouvé pris au piège par la situation. Il m’a dit : « je suis désolé, je ne peux rien faire ». C’est dommage car il y avait vraiment une belle équipe avec notamment quatre joueurs qui ont été champions d’Europe avec la Grèce en 2004. Il y avait aussi Andréas Zikos qui a joué à Monaco ou Carlos Gamarra, un international paraguayen (110 sélections). Il a d’ailleurs porté le maillot de l’Inter Milan après l’AEK Athènes. C’était une superbe équipe, malheureusement je n’ai pas pu en profiter.


Tu rebondis ensuite à Châteauroux en Ligue 2…
C’était une bonne expérience lors des six premiers mois. Avec le bordel à l’AEK Athènes, je devais avoir une dérogation de l’UEFA pour pouvoir partir. J’ai attendu jusqu’en décembre 2002 pour rejoindre Châteauroux. J’ai fait deux mois de préparation avec Philippe Bretaud, le préparateur physique de la Berrichonne qui a été très bien avec moi. Il m’a permis de retrouver la forme. En 2003, Châteauroux finit cinquième de Ligue 2 et rate de peu la montée. Puis je prolonge de deux ans avec Châteauroux mais entre-temps le club change d’entraîneur et fait venir Victor Zvunka qui était le clone de Luis Fernandez avec quelques années de plus. Il a fait venir Teddy Bertin qui avait joué à l’OM. Comme Victor Zvunka avait aussi joué à Marseille, il a préféré faire confiance à Teddy Bertin. Du coup, je me suis retrouvé pris au piège.


Comment cela se traduisait-il dans la vie de groupe ?
Par exemple quand Teddy Bertin est arrivé à Châteauroux, je l’ai accueilli comme un mec qui arrive dans un nouveau club. Une semaine après son arrivée, j’avais une visite d’appartement, c’était un loft. Lui adorait les lofts et du coup je lui avais proposé de m’accompagner pour la visite. Jimmy Algerino était aussi sur le loft, je l’appelle et lui demande si ça l’intéresse. Il m’a finalement répondu : « non, c’est trop grand pour moi, tu peux le prendre ». Quelques jours plus tard, je reviens pour une dernière visite avec l’agent immobilier. Mais à un moment, il est un peu gêné et se retourne vers moi pour me dire : « j’ai reçu un appel de Monsieur Bertin, il m’a proposé de donner un peu plus d’argent pour avoir l’appartement ». En dehors du terrain, Victor Zvunka et Teddy Bertin allaient en boîte de nuit ensemble. Leurs femmes se côtoyaient également. C’était injouable pour moi, il n’y avait pas de concurrence. Sur le terrain, Victor Zvunka faisait jouer Teddy Bertin et je me suis retrouvé au placard. Pareil. En plus, c’est l’année où Châteauroux joue la finale de la Coupe de France (2004) et il ne m’emmène pas juste pour me faire chier. L’été suivant, j’ai fait la préparation avec Châteauroux et je suis parti en Belgique par dépit. Sur mes six dernières années de professionnalisme, il y en a une et demie de bien et quatre de merde.


Comment cela s’est passé pour toi à Mons ?
J’ai passé six mois positifs puis l’entraîneur qui m’avait fait venir s’est fait virer. Et là Mons recrute un entraîneur flamand. Ça ne se passait pas très bien, il a cherché des responsables et c’est moi qui ai dégagé à la trêve hivernale. Là-bas, il n’y avait pas d’équipe réserve donc je me suis retrouvé à m’entraîner avec les jeunes du club. Le président en avait rien à foutre et m’a payé quand même. A l’issue de la saison, Mons descend et l’entraîneur flamand se fait virer. L’entraîneur José Riga, qui a notamment coaché Metz, arrive et me demande de rester. Je lui dis : « d’accord, mais je veux jouer milieu de terrain, c’est là où je prends le plus de plaisir ». Finalement, il m’essaie à ce poste et ça marche. Je fais une belle saison en deuxième division belge avec 8 buts et 11 passes décisives. Le club monte et lors du dernier match de la saison, je suis victime d’une grosse entorse. La saison d’après, comme je n’ai pas repris en même temps que tout le monde à cause de ma blessure, Monsieur Riga m’a remis remplaçant. C’est hallucinant car j’avais fait une saison de rêve l’année précédente. Lors des six premiers mois, l’équipe tourne mais sans plus. Au milieu du terrain, il y avait deux Français, l’ex-Nancéien Benjamin Nicaise et Hocine Ragued, un ancien du PSG. A la trêve, on fait une préparation en Espagne et l’entraîneur veut que je parte Finalement je reste et je joue même beaucoup plus car Benjamin Nicaise se blesse. On fait une bonne deuxième partie de saison et Mons finit huitième de première division belge, soit le meilleur classement de son histoire. On finit même sur une victoire contre Anderlecht à domicile (3-1). A la fin de cette belle de saison, je me retrouve en fin de contrat et Mons ne me prolonge pas car le club comptait davantage sur les jeunes. Du coup, j’arrête ma carrière comme ça, à 34 ans. J’étais dégoûté.


Aujourd’hui en tant que consultant pour France Bleu Paris, quels sont les retours des supporters parisiens par rapport à ton passage au PSG ?
Ils sont positifs. Je n’ai jamais eu de commentaires négatifs par rapport à mon passage à Paris. Jamais. J’étais toujours à fond. Après je ne dis pas que j’ai fait que des bons matchs mais j’ai toujours mouillé le maillot du PSG. C’était comme ça, c’était ma nature.


Enfin, souhaites-tu ajouter quelque chose ?
Je suis passé de l’autre côté désormais et c’est bien de voir l’évolution du football. Mais sinon rien de particulier à part que j’aime faire de la radio.


Propos recueillis par Clément Lemaître

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